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Championnat de dactylographie (Dinant, 1987). L’école a remporté la coupe !

L'INDJ, TOUTE UNE HISTOIRE !

Souvenir : l'école en 2009

Un enseignement pour des jeunes extraordinaires

L’histoire de l’éducation d’enfants et adolescents aux besoins spécifiques s’amorce au 18e siècle pour les « déficients sensoriels » et tout au début du 19e siècle pour les déficients dits « intellectuels ».

En Belgique, la première mesure législative date de 1914, avec la loi du 19 mai relative à l’instruction obligatoire des enfants âgés de 6 à 14 ans qui prévoit l’organisation de classes pour « enfants faiblement doués ou arriérés ou pour enfants anormaux » là où l’importance de la population le nécessite.

Le 10 mai 1924, un arrêté ministériel institue des cours normaux préparant au « certificat d’aptitude à l’éducation des anormaux » qui deviendra un « certificat d’aptitude à l’éducation des enfants à besoins éducatifs spécifiques » mais le succès est plus que mitigé étant donné qu’un titre particulier n’a jamais été requis pour les enseignants du spécial.

Une nouvelle loi de 1931 modifie celle de 1914 en faveur des débiles mentaux éducables mais encore incomplète et peu astreignante. Enfin la loi du 6 juillet 1970 sur l’enseignement spécialisé et intégré voit le jour. Elle institue une scolarisation spécifique pour les enfants et adolescents nécessitant au regard de leurs besoins et de leurs possibilités pédagogiques une prise en charge spécifique.

Les types et les formes de l’enseignement spécial sont définis dans des Arrêtés royaux (29/08/1978 – 03/03/2004).

Histoire de l'Institut Notre-Dame de Joie

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1964

Une école (ordinaire) primaire existait rue des Minimes, tenue par la Congrégation des Filles de la Charité, souvent appelées Sœurs de Saint-Vincent de Paul, ordre au service corporel et spirituel des pauvres.

Cette école qui offrait un 4e degré primaire était fréquentée par deux catégories d’élèves : des gosses du quartier et des internes. En effet, au 150 rue Haute, siège de la communauté des religieuses, se trouvait un internat dont la population se composait d’enfants du juge, de familles éclatées, d’orphelins. En un mot, d’enfants dits à problème. Un souterrain reliait l’école à l’internat. Actuellement, cette école n’existe plus.

Les externes étaient des enfants des commerçants de ce quartier populaire, très attachant que sont les Marolles ! C’était le coin des marchands de ferraille, des charbonniers, des cafetiers, des clochards, des ivrognes, c’était « la cour des miracles »; des maisons insalubres, des rues étroites, des impasses et le bâtiment des cafés Jacquemotte qui, lors de la torréfaction, embaumait les lieux.

Ce 4e degré primaire pour les élèves âgés de 12 à 14 ans (en obligation scolaire) était en voie de disparition. Une éminente religieuse, Soeur Jacqueline Raveschot, professeur de français dans ce 4e degré y vit l’opportunité de transformer celui-ci en enseignement secondaire professionnel « Travaux de bureau ».

Elle engagea des professeurs de cours généraux, de commerce, de dactylo… Mais, quelle ne fut pas sa surprise et son désarroi lorsque l’Inspection refusa l’agréation de la section et coupa net la subsidiation. Des élèves et pas de professeurs ! Ne perdant pas courage, Sœur Jacqueline tenta de recruter quelques professeurs bénévoles et elle les trouva : deux professeurs de français, un professeur de mathématiques, un professeur de néerlandais, un professeur de dactylo, un professeur de couture.

Dans ses contacts avec l’Administration, Sœur Jacqueline rencontra M. Cotton, inspecteur, qui lui dit : « mais Madame, vu le genre de population, vu la situation géographique de l’école, tournez-vous plutôt vers un enseignement secondaire spécial qui répondra aux besoins de vos élèves et je vous y aiderai ».

1965

A la rentrée, les professeurs qui avaient œuvré bénévolement et l’un ou l’autre nouveau se retrouvent devant trois classes logées dans des locaux que la direction de l’enseignement primaire avait bien voulu céder. Les professeurs devaient enfiler des pantoufles pour donner cours afin de ne pas abîmer le revêtement de sol. Pas de secrétariat, pas de surveillance, tout était à charge des professeurs. Sous les conseils de M. Cotton, les barrières administratives tombèrent et la section fut reconnue.

1966

En juin 1966, trois élèves sur cinq obtinrent un diplôme officiel de « Travaux de Bureau ». L’Institut Notre-Dame de Joie était né.

Le nombre d’élèves croissait, ce qui engendra l’engagement d’un nombre impressionnant de professeurs. Il fallait trouver des locaux ! Les murs n’étant pas extensibles, Sœur Jacqueline imagina de transformer le couloir en deux classes séparées par un rideau de lanières en plastique multicolores. Quel confort ! La salle des professeurs était un petit réduit, sous le toit; un bec de camping gaz pour se préparer une tasse de Nescafé.

1967

A la rentrée, encore de nouvelles élèves…. La cohabitation avec le primaire devint de plus en plus difficile.

L’école quitte la rue des Minimes et s’installe au 16 rue de la Porte-Rouge (maison appartenant à la fabrique d’église), une maison d’habitation transformée en classes. Il n’y avait pas de cour de récréation; elle se faisait dans la rue, un surveillant en haut de la rue et un en bas pour éviter toute échappatoire. Par après, la ville de Bruxelles a accepté que les élèves aillent au petit parc Breughel tout proche pendant les pauses.

Très vite, il fallut agrandir et occuper les n° 14 puis 6 de la rue de la Porte Rouge et plus tard en 1976, des classes furent installées au 150 rue Haute au moment de la fermeture de l’internat.

Demaret, Premier Échevin à la ville de Bruxelles fit sécuriser le terrain face à l’école et le réserva comme plaine de récréation pour les élèves. M. Cotton réglait bon nombre de problèmes administratifs et, en tant que conseiller pédagogique plutôt qu’inspecteur, inculqua l’enseignement individuel. Il fallait que chaque élève puisse travailler à son rythme; cela impliquait la tenue de fiches individuelles permettant à l’élève de s’approprier une connaissance et d’effectuer des exercices de fixation avec auto-correction. Une évaluation avait lieu en fin d’apprentissage et le résultat était affiché, par l’usage de gommettes de couleur différentes (en fonction du résultat sur un magnifique « tableau de progression ». Tant que la matière n’était pas acquise, l’élève reprenait l’apprentissage. Le professeur intervenait autant de fois que nécessaire.

Chaque année scolaire se terminait par une journée au grand air, à Kortenberg, dans une propriété des religieuses; la matinée était consacrée à l’évaluation des méthodologies, bien entendu, sous la houlette de M. Cotton. Le soir, les maris pouvaient participer au repas. C’est au cours d’une de ces journées que les dames (à l’exception du professeur de religion, il n’y avait pas de professeurs masculins) ont été autorisées à porter le pantalon. M. Cotton devait approuver cette émancipation.

D’année en année, la population de l’école augmente; la maison contiguë à l’école est à son tour transformée en classes et un peu plus tard des nouvelles classes au 150 rue Haute sont aménagées, l’internat ayant fermé ses portes en 1976.

1970

Le 6 juillet 1970 est votée la loi de création de l’enseignement spécial. Les formes et les types sont clarifiés. L’école dispense un enseignement de Forme 3 (adaptation sociale et professionnelle) pour des élèves relevant d’un enseignement de type 1 (débiles légers) et de type 3 (caractériels). Il était nécessaire de structurer sur le plan légal tous ces efforts, fruits d’énergies, de dévouements et d’expérimentation.

Si le niveau de la finalité « Travaux de Bureau » devait être maintenue pour répondre aux exigences professionnelles, il fallut adapter les finalités aux capacités des élèves et ouvrir d’autres finalités : « Classement », « Travaux de Magasin » et scinder la 4e année en deux, ce qui donna naissance à une 5e année. Ces nouvelles finalités s’équipèrent d’un matériel didactique des plus actualisés.

Vint aussi l’idée d’initier les élèves aux pratiques de l’ordinateur. Bien avant que cette pratique ne se répande dans les écoles, l’INDJ pionnière en la matière, acheta un ordinateur, puis deux, puis dix,… Le traitement de texte avait fait son entrée.

1981

Fin août 1981, La directrice fondatrice de l’école, Sœur Jacqueline, doit quitter son poste. Elle l’aura été pendant dix-sept ans. Elle est remplacée, temporairement par un professeur Mme Verspech, et puis par un autre professeur, Mme Coutellier, alors professeur de cours ménagers.

De 1981 à 1995, Madame Yetti Coutellier s’investit corps et âme pour l’école et marque celle-ci de son empreinte faite d’amour et d’exigence envers tous.

1981 : foi et lumière

1986 : vente des antiquités de la nouvelle école. A gauche, Soeur Jacqueline.

1989 : épreuve de qualification, magasin.

1990

Le 1er septembre 1990 est l’aboutissement de nombreux efforts et le déménagement de l’INDJ vers la rue Ernest Allard.

Rue E. Allard, avant les travaux.

Les conditions de travail étaient devenues de plus en plus difficiles dans les locaux de la rue de la Porte Rouge et de la rue Haute. Madame Coutellier et les membres du personnel n’ont de cesse de vouloir le meilleur pour leurs élèves. Le Pouvoir Organisateur, présidé par Sœur Catherine, est soucieux d’améliorer son offre d’enseignement en faveur « des plus démunis ».

Fin des années 80, les Sœurs de Notre-Dame décident de quitter leur couvent et de fermer leur école de la rue Ernest Allard . Elles auraient pu vendre ces bâtiments et en obtenir un très bon rendement vu la situation géographique mais elles étaient désireuses de céder ces biens dans un but caritatif. Elles furent très heureuses quand elles apprirent que les sœurs de la charité étaient intéressées par ces bâtiments pour y installer une école, l’Institut Notre Dame de Joie.

Le Pouvoir Organisateur examina la situation afin de savoir s’il avait les moyens financiers pour s’engager dans la réhabilitation des lieux car d’importants travaux de rénovation étaient à effectuer. La directrice, Mme Coutellier, se démena auprès du fonds de garantie des bâtiments scolaires qui accepta d’apporter son aide (remboursement jusqu’en 2018). Un leg providentiel arriva chez les Filles de la Charité et permet encore aujourd’hui de rembourser l’emprunt dont on sait que la charge est particulièrement importante dans les dernières années. Une gigantesque vente aux enchères fut organisée pour mettre en vente tout objet de valeur trouvé dans les bâtiments.

Tous ceux qui ont déjà construits connaissent les difficultés liées à un chantier et l’énergie qu’il faut dépenser. Tous s’y sont mis : pouvoir organisateur, direction, membres du personnel.

Le 1er septembre 1990 donc, élèves et professeurs se retrouvent dans un magnifique bâtiment, fraîchement rénové (Les chambres des religieuses ont été transformées en classe, la chapelle en salle de gymnastique). Les élèves peuvent enfin bénéficier d’une cour de récréation digne de ce nom, de classes claires, d’une salle de gymnastique, de locaux de cours professionnels adaptés et bien équipés.

Un grand merci à Sœur Catherine et au mari de Mme Coutellier, M. Coutellier, qui a continué à faire profiter l’école de son expertise.

1995

En septembre 1995, M. Jean-Marie Pisane remplace Mme Coutellier à la direction de l’INDJ. Il lance la réforme de la Forme 3 et occupe la fonction pendant 7 ans jusqu’en août 2002. Pendant sa direction, est voté le Décret Mission le 24 juillet 1997, qui, en son article 47, cadre l’offre de formation de la Forme 3 en imposant des profils de formation spécifiques.

2002

En septembre 2002, M. Pisane est remplacé par M. Patrick Lenaerts. Lors de la direction de celui-ci. De grands chantiers se concrétisent.

L’application du Décret du 3 mars 2004 qui organise l’enseignement dit maintenant « spécialisé ». Les années d’études sont remplacées par des « phases », l’épreuve de qualification est structurée. Le mot « spécial « est définitivement remplacé par « spécialisé » et ce n’est pas rien pour l’image de cet enseignement dans le grand public. La forme 3 est organisée en « secteurs professionnels »; ceux-ci engendrent des « groupes professionnels » qui eux-mêmes conduisent à des métiers.

Le PIA (Plan Individuel d’Apprentissage) devient l’outil méthodologique élaboré pour chaque élève et ajusté durant toute sa scolarité par le Conseil de classe.

La construction de la salle polyvalente « Agora » qui a pu se faire grâce à l’aide financière de l’asbl Mont Notre Dame et à Mme Chantal Noël et M. Christian (ils ont aidé à surmonter les difficultés administratives pour pouvoir construire la salle).

Les premiers contacts avec l’ASBL « École des 4 Vents » qui ont permis au P.O. de l’INDJ d’organiser une deuxième implantation accueillant des jeunes autistes de bon ou haut niveau. Il s’agit d’une expérience novatrice dans la Fédération Wallonie-Bruxelles que nous espérons améliorer à l’avenir sur base d’une évaluation rigoureuse.

Lenaerts, toujours attaché administrativement à l’INDJ, quitte son poste de directeur fin octobre 2010 pour occuper celui de secrétaire général adjoint à la Fédération de l’enseignement secondaire catholique en charge de l’enseignement spécialisé. Il faut noter qu’avant lui, deux professeurs de l’INDJ (Mmes Nicole Allaert et Renée Thilmany) avaient déjà fait profiter l’enseignement catholique de leurs compétences et expériences.

2010

En septembre 2010, l’École des 4 vents qui a fonctionné pendant deux ans sur fonds propres grâce à la Fondation Jean-François Peterbroeck devient une deuxième implantation de l’Institut Notre-Dame de Joie. Les 4 Vents sont coordonnés par Madame Kathleen Kleinermann.

Depuis sa création jusqu’à aujourd’hui les membres du personnel de l’INDJ ont permis à de nombreux jeunes de s’épanouir dans leur vie personnelle, familiale et professionnelle. Qu’ils en soient remerciés.

Les directions depuis 2010

Madame Evelyne Hudsyn
Madame Gratienne Dell’Omo
Madame Assia Malha